Last Action Hero

Publié le par Denis

Dans mes cadeaux d'anniversaire figurait un film avec un certain Arnold Schwarzenegger sorti il y a de cela plus de 17 ans déjà ! Fraichement édité en Blu-Ray (import US, et à la fin du mois en France), je veux biensûr parler de Last Action Hero (ben oui c'était dans le titre !)

J'ai donc hier soir eu l'immense plaisir de redécouvrir ce film que je souhaitais ardamment posséder sur support "bleuté", et ma femme connaissant parfaitement bien mes goûts, elle ne s'y est pas trompée.

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Lorsque je dis immense film c'est parce qu'il s'agit d'un des films les moins apprécié et surtout le moins médiatisé de sir Arnold, et à tort ! Réalisé par le grand John Mc Tiernan de l'époque (président du dernier Fantastic Arts dans les Vosges), Last Action Hero n'est autre qu'une critique acerbe et foutrement drôle du cinéma hollywoodien avec toutes ses caricatures et ses codes, détournés avec un humour jouissif de geek. Caméos en pagaille (VanDamme, Tina Turner, James Belushi, Robert Patrick (le T-1000 de T2) ou encore Sharon Stone), clins d'oeil à gogo (l'Arme Fatale, Terminator, Rambo et j'en passe), Last Action Hero n'est autre qu'un de ces films injustement boudé lors de sa sortie en 1993 (Jurassic Park était à l'époque sorti peut de temps après, le succès planétaire de certain expliquant l'échec d'un autre), à la manière d'un "Kiss Kiss Bang Bang" autre film injustement sous-estimé et qui lui aussi est un formidable hommage parodié de films d'action.

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L'histoire :

Un jeune garçon nommé Danny Madigan sèche l'école pour aller au cinéma. Il est un grand fan de la série des Jack Slater (incarné par Arnold Schwarzenegger), une sorte d'inspecteur Harry, héros de films d'action. Le projectionniste du cinéma est un ami à lui et il lui propose de venir voir Jack Slater IV en avant-première. À cette occasion il lui remet un billet magique qui lui a été donné jadis par le grand magicien Harry Houdini. Grâce à ce ticket, Danny entre dans le film !


A l'époque de la sortie du film j'avais 13 ans et comme le jeune Danny Madigan j'étais un fan de cinéma (je le suis toujours mais avec forcément un peu plus d'objectivité), quitte à sécher l'école pour me refugier dans une salle obscure de ma bonne ville, moi aussi je m'imaginé vivre des aventures extraordinaires au côté d'un Mel Gibson, d'un Bruce Willis, ou d'un Schwarzi justement. C'était mon moyen d'évasion, mon échapatoire à la réalité. Et aujourd'hui outre les qualités artistiques indéniables, c'est aussi un grand moment de nostalgie de revoir ce film (la trentaine oblige).

 

capture2"Hey Claudius ? C'est toi qui a tué mon père ! Monumentale erreur !"


Le film étant une parodie ouverte des films d'action blockbuster américains, Arnold Schwarzenegger fait preuve d'auto-dérision dans une large mesure dans ce film. On ne compte plus les phrases cultes du style : "Tu aimes les omelettes ? Tient je te casse les oeufs ! , "monumentale erreur !" et autre "I'll be back !" en référence à sa prestation dans Terminator 2. Le tout sur une bande originale forcément culte d'un certain ... ACDC ("Big Gun")

Mal considéré donc au moment de sa sortie, Last Action Hero a connu un succès d'estime grandissant, favorisé par un bouche à oreille très élogieux, grâce notamment aux diffusions VHS (que j'ai encore en ma possession).

Mais Last Action Hero a fini par devenir un film culte dans de nombreux cercles de cinéphiles, non seulement en raison de son regard affectueux, ironique et moqueur des blockbusters américains, mais aussi en raison de la richesse de son contenu, laquelle est plutôt difficile à percevoir en une seule vision (et même à 30 ans maintenant je décèle de nouvelles références que je ne pouvais remarquer à l'époque de mes 13 ans !)

capture3"Il y a quelque chose de pourri au royaume d'Hamlet !"


Le film aborde avec finesse, plus que le thème des univers parallèles, le mythe du héros de fiction, qui prend conscience avec amertume de son statut « artificiel », et des différentes visions du monde telles qu'on peut les comparer « au cinéma » et « dans la réalité ». En témoignent des lignes de dialogues claires de Danny que sa passion n'aveugle pas sur la différence entre fiction et réalité («C'est un monde pourri ici !»), jugement souligné par des effets plus scénographiques : la nuit et la pluie quasiment systématiques dans des rues tristes de New York (= la réalité), gangrénées par l'insécurité et la misère, contrastant avec le soleil, le hard rock et les femmes (toutes) exceptionnelles de Californie (= le rêve). Ce contraste violent est plutôt à prendre comme le témoignage d'un amour du cinéma, qui lui peut nous offrir un monde meilleur, où les « gentils » gagnent. Monde rassurant et éternel que le monde du cinéma donc ; c'est en outre une vision infantile bercée d'une mélancolie assez étonnante.

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Parsemé de liens fins du scénario, parfois invisibles (détonateurs et dynamites ACME, par exemple, etc.). Last Action Hero se révèle d'une grande richesse de fond, d'un regard franc sur un monde réel qui ne peut rivaliser avec celui qu'on peut inventer, d'un optimisme triste et finalement d'un grand amour du cinéma, et défendant au passage l'innocence de l'enfance.


Pour tout cela, Last Action Hero mérité amplement d'être revu et surtout d'être réhabilité à sa juste valeur qu'aurait du être la sienne à sa sortie en salles. Ca tombe bien le Blu-Ray sort en France cette semaine (avec piste DTS HD de folie !) et à un prix dérisoire, alors vous attendez quoi ?


Souce complémentaire : Wikipédia


En vous remerciant, bonsoir et bon film


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